« Cauchemar en cuisine… chez lui » : un ex-Top Chef pulvérise le restaurant bordelais de Philippe Etchebest

Le chef étoilé Philippe Etchebest se retrouve dans la peau de ses candidats de "Cauchemar en cuisine" : sa brasserie bordelaise, Le Quatrième Mur, vient d'être violemment critiquée par un ancien participant de Top Chef, Merouan Bounekraf. Et ce dernier n'y va pas avec le dos de la cuillère.

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Merouan Bounekraf critique la cuisine de Philippe Etchebest : « Sans âme, sans passion, juste pour l’argent »

Sur TikTok, dans le podcast FoodCast animé par Le Paris d’Alexis, Merouan Bounekraf n’a pas mâché ses mots. Ancien candidat remarqué de Top Chef saison 10, le jeune chef parisien a récemment testé Le Quatrième Mur, la célèbre brasserie bordelaise de Philippe Etchebest.

Son verdict est sans appel : « Un paillasson marqué ‘bienvenue’ avec des sabots sales, c’est plus appétissant que ce qu’on a mangé. » Il dénonce une cuisine « sans personnalité, sans âme », une brasserie « classique jusqu’à l’ennui ».

Et surtout, il reproche au lieu de manquer de passion : « Quand c’est juste pour faire de l’argent, ça ne me plaît pas. » Une critique qui fait tache, surtout quand elle vient d’un ancien protégé du même univers télévisé.

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Le Quatrième Mur, une étoile Michelin mais pas au goût de tout le monde

Le Quatrième Mur, c’est le premier restaurant ouvert par Philippe Etchebest à Bordeaux. Une brasserie chic nichée dans l’Opéra National, étoilée depuis 2018, où se pressent aussi bien les amateurs de cuisine française que les touristes séduits par la notoriété du chef.

Mais ce succès ne suffit pas à convaincre Merouan. Pour lui, le restaurant manque de caractère, et il regrette une standardisation de l’expérience culinaire. Bouteilles d’eau génériques, décor passe-partout, plats convenus : il évoque un endroit qui capitalise sur la célébrité du chef plus que sur une réelle proposition gastronomique.

Ces propos remettent en lumière une question souvent posée : peut-on concilier médiatisation, exigence gastronomique et sincérité culinaire ?

Une critique d’autant plus piquante qu’elle vient d’un ancien de Top Chef

Ce qui rend la sortie de Merouan particulièrement piquante, c’est la relation qu’il a eue avec Etchebest dans le cadre de l’émission Top Chef. Bien qu’il ait été dans la brigade de Jean-François Piège, Merouan a croisé à de nombreuses reprises Philippe Etchebest lors des épreuves collectives ou des conseils de jury.

Aujourd’hui chef de deux établissements à Paris – la boulangerie Panade et la table bistronomique Terre Terre, aux Galeries Lafayette Haussmann – il assume une cuisine instinctive, accessible mais engagée, loin des effets de manche télévisés. Son ton cash, qu’on retrouve dans tous ses formats de communication, séduit une jeune génération de foodies lassés du bling-bling culinaire.

Sa critique, donc, n’est pas seulement un avis client : c’est aussi le manifeste d’une autre vision de la cuisine, plus directe, plus incarnée.

Derrière l’éclat médiatique, une vraie question sur le sens du métier de chef

Ce clash entre deux visages de la cuisine française contemporaine illustre une tension de fond dans le monde de la restauration : entre les chefs stars médiatisés et les artisans discrets qui veulent remettre le goût, l’humain, et le sens au centre de l’assiette.

Merouan Bounekraf ne remet pas en cause les compétences de Philippe Etchebest. Mais il déplore ce qu’il perçoit comme un détachement, une mécanique sans flamme, une proposition gastronomique calibrée pour plaire à tous mais qui, selon lui, ne touche personne.

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Dans un contexte où la transparence, l’authenticité et le local sont devenus des valeurs cardinales pour les clients, ce genre de coup de gueule prend une portée plus large : et si la nouvelle révolution culinaire était celle de l’émotion vraie ?


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