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La plus vieille chocolaterie de France passe sous pavillon Elior pour poursuivre son rayonnement
Nichée à Lourdes depuis près de trois siècles, la chocolaterie Pailhasson est bien plus qu’un commerce. C’est un morceau d’histoire. Fondée en 1729 par une famille d’apothicaires, elle a fourni son chocolat au pape Léon XIII et à l’impératrice Eugénie. Cette institution incarne à elle seule l’excellence artisanale française.

Mais le 2 octobre 2025, le groupe Elior, spécialiste de la restauration collective, a annoncé son acquisition. Il s’agit là d’un mariage inattendu entre une entreprise ancrée dans la tradition et un acteur majeur de la restauration industrielle.
Dans son communiqué, Boris Derichebourg, président du groupe, insiste sur une volonté de transmission. « En tant qu’entreprise familiale française, notre devoir est de préserver les trésors de notre patrimoine gastronomique. » Ainsi, l’objectif affiché est clair : faire rayonner la marque en France comme à l’international, tout en respectant son héritage.
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Christelle Brua prend les rênes de Pailhasson pour allier tradition et haute pâtisserie
Pour piloter cette nouvelle phase, Elior n’a pas fait les choses à moitié. Le 6 octobre, soit quelques jours après l’annonce du rachat, le groupe a dévoilé un nom prestigieux : Christelle Brua, élue « meilleure pâtissière de restaurant du monde » en 2018.
À 48 ans, cette cheffe pâtissière au parcours exceptionnel (Pré Catelan, Élysée…) devient directrice artistique culinaire du groupe Elior et directrice générale adjointe de Pailhasson. Ce double rôle promet d’allier créativité gastronomique et stratégie de marque.
Sa mission se dessine avec force : réinventer les expériences sucrées. Elle devra insuffler son exigence et son audace aussi bien chez Pailhasson que dans l’ensemble du groupe. C’est une manière assumée de renforcer l’identité haut de gamme de la maison, tout en ouvrant de nouvelles perspectives commerciales.
Sauvegarde d’un héritage culinaire ou virage stratégique ambitieux ?
Cette fusion entre un emblème du chocolat artisanal français et un géant de la restauration interroge. Peut-on vraiment préserver l’âme d’une maison séculaire tout en l’intégrant dans une logique industrielle ?
Pourtant, Elior se veut rassurant : l’acquisition vise à honorer la tradition tout en la projetant dans l’avenir. Le choix de Christelle Brua comme figure de proue incarne précisément cette volonté de concilier excellence et modernité.
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Dans un contexte où le patrimoine culinaire suscite un regain d’intérêt, cette opération pourrait faire figure de modèle ou d’alerte. Car si la gastronomie française veut continuer de briller, elle doit parfois s’appuyer sur des acteurs puissants. Cela dit, elle ne doit jamais perdre son âme.
Source – actu.fr