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Bordeaux a vécu sa bataille feuilletée
Bordeaux vient de tourner une page délicieusement croustillante de son histoire gastronomique. La ville a vibré au rythme de la compétition pour la meilleure chocolatine de la région, un événement organisé dans le cadre du festival Bon ! et parrainé par le chef Philippe Etchebest.
Un concours qui, au-delà du simple plaisir gustatif, a rappelé combien la chocolatine incarne l’identité du Sud-Ouest : une viennoiserie, oui, mais surtout un symbole de fierté.
Le public, venu nombreux, a assisté à une véritable joute de boulangers, chacun défendant son feuilletage comme un artiste défend sa toile. L’ambiance ? Un mélange de farine, de beurre fondu et d’applaudissements.
Un hommage vibrant au savoir-faire local
Ce concours, soutenu par la Fédération des Artisans Boulangers-Pâtissiers de Gironde, a une fois de plus démontré la richesse du talent local. Derrière chaque chocolatine présentée, il y avait des heures de travail, des gestes précis, et un respect presque sacré du produit.
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Les salons de l’Hôtel de Ville, place Pey-Berland, ont été envahis par des effluves irrésistibles le mardi 14 octobre 2025, entre 8h30 et 13h30. Les visiteurs, guidés par leur odorat plus que par leur agenda, se sont laissés porter par l’ambiance festive et par la promesse d’une dégustation mémorable.
Et franchement, qui pourrait résister à un feuilletage doré, à la fois croustillant et fondant ?
Un jury d’exception pour un verdict serré
Le jury, présidé par Pascal Rigo, boulanger bordelais devenu une figure incontournable de la boulangerie artisanale aux États-Unis, n’a pas eu la tâche facile. Entre créativité, texture et justesse du goût, la décision s’est jouée à un éclat de chocolat près.
Après des heures de dégustation, le verdict est tombé : la boulangerie Grain, déjà victorieuse lors de la précédente édition, a réussi l’exploit de conserver sa couronne. Un doublé rare, salué par le chef Etchebest lui-même, impressionné par la constance du niveau.
Comme l’an passé, la qualité des participants a bluffé les jurés. Certains apprentis ont même rivalisé avec les professionnels confirmés, prouvant que la relève est déjà bien en place.
Des apprentis aux maîtres boulangers : une transmission en action
La compétition était divisée en deux catégories : une pour les apprentis, une autre pour les professionnels. Ce format, désormais bien rodé, a permis de mettre en lumière la nouvelle génération d’artisans.
Leur énergie, leur audace et leur souci du détail ont séduit autant le jury que le public.
Et ce dernier n’était pas en reste : les visiteurs ont pu goûter les créations en lice. Ils ont aussi échanger avec les boulangers et même voter pour leur coup de cœur. L’ambiance était simple, conviviale, ancrée dans cette culture du partage typique du Sud-Ouest.
Une matinée où les conversations sur le feuilletage et la qualité du beurre ont remplacé celles sur la météo.
Plus qu’un concours, une fierté régionale
Au fond, cette élection n’était pas qu’une compétition culinaire. C’était un manifeste. Une manière de rappeler que la chocolatine, ici, n’est pas un simple “pain au chocolat”. Elle est une part du patrimoine local. Un mot, un goût, une identité.
Philippe Etchebest, fidèle à lui-même, a salué “le travail d’artisans passionnés qui font rayonner le vrai goût français.” Un compliment qui a fait chaud au cœur des participants et qui souligne l’importance de préserver ce savoir-faire.
Et si certains touristes ont encore osé prononcer “pain au chocolat” dans la salle, ils sont repartis convaincus d’une chose : dans le Sud-Ouest, on ne plaisante pas avec la chocolatine.
Après la victoire, la célébration du goût
La journée s’est achevée dans une atmosphère à la fois joyeuse et nostalgique, celle des grands moments partagés autour d’un produit simple, mais universel.
Les lauréats ont savouré leur succès, tandis que les autres repartent avec l’envie de faire encore mieux l’an prochain.
Et le public, lui, garde en mémoire l’odeur du beurre, la chaleur du four et la douceur du chocolat fondant. Des sensations qui rappellent pourquoi cette tradition compte autant : parce qu’elle nous rassemble autour du goût vrai.
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Bordeaux a sacré sa reine du feuilleté. Et, entre deux bouchées, une certitude s’est installée : dans cette ville, la chocolatine n’est pas un débat. C’est un patrimoine vivant, et chaque édition du concours le prouve un peu plus.


