Ma balade gourmande en Loire-Atlantique

Je pars d’Ancenis, pour dénicher les spécialités de la Loire Atlantique durant une semaine. Région exceptionnelle, elle est dotée d’une grande richesse culturelle. Nantes, ancienne capitale du duché de Bretagne, ou le château de Châteaubriant sont des arrêts incontournables. Et si l’on souhaite s’éloigner de la vie citadine, les petits villages recèlent eux aussi de nombreux trésors.

La Loire-Atlantique se trouve au carrefour de régions océaniques et fluviales. Ses paysages variés en font un terrain propice à un séjour vert dépaysant à souhait, parfait pour les amateurs d’explorations à vélo. Entre l’océan et les fleuves, c’est un des terroirs les plus variés de France. Des marais de Guérande aux marais du parc de la Brière en passant par la forêt du Gâvre, les paysages défilent, sans cesse renouvelés. Ce terroir varié rend possible une multitude de choix en termes de gastronomie. Entre les spécialités du pays de Nantes, la gastronomie d’Ancenis, l’art de la bonne cuisine s’est développé, empruntant des produits et des traditions aux Pays de la Loire, à la Bretagne ou à la Vendée. Il est donc inconcevable de se balader dans cette région sans profiter des spécialités du terroir! 

Quelles sont les spécialités emblématiques de la Loire-Atlantique et du Pays Nantais ?

• Les Muscadets Côteaux d’Ancenis AOP et le Malvoisie
• Le Gâteau nantais
• Les Muscadets Sèvre et Maine AOP
• Les Muscadets Côtes de Grandlieu AOP
• Mais aussi…

Ma Balade à Vélo commence aux portes de la Loire-Atlantique, non loin du village d’Ancenis réputé pour ses volailles et ses vins…

Je suis attendu à Le Cellier, non loin d’Ancenis au domaine des Génaudières. C’est Yann qui m’accueille, représentant de la dernière génération de vignerons de la famille Athimon, exploitants vignerons depuis 1635. La mère de Yann, Anne, gère aujourd’hui les 35 hectares de vignes en compagnie de sa sœur et de son beau-frère.  Ce domaine est exceptionnel à plus d’un titre, et c’est la vue qu’il offre sur la Loire qui me frappe en premier. Situé sur un promontoire rocheux, il présente une des plus belles vues panoramique sur la Loire que j’ai pu voir. Sur ce rocher de schiste, seules des vignes pouvaient prospérer, ce sol donnant au vin un côté minéral propre au terroir des coteaux d’Ancenis. Après notre balade dans le vignoble, je suis Yann jusqu’au chai pour une dégustation des vins de cette appellation. Les Côteaux d’Ancenis rouges sont réellement uniques, avec des arômes de fruits rouges, légèrement poivrés, propre au cépage gamay, à marier sans hésiter avec une volaille d’Ancenis. 

Autre grande spécialité: les Malvoisie, des blancs moelleux portant le nom de leur cépage. Vins de garde, j’ai eu le privilège de les déguster, comparant un 2020 à un 1998. Si dans sa jeunesse il est explosif en bouche avec des arômes de fruits exotiques et de bonbons arlequin, un peu acide, il prend avec l’âge des arômes de fruits confits comme le citron.  

Une dégustation de choix dans un cadre parfait avec cette vue sur la Loire! 

De nouveau sur mon vélo, je suis les bords de Loire jusqu’à Nantes, haut lieu de la gastronomie du pays nantais comme son nom l’indique. Cette ville moderne fut au XVème siècle la capitale du duché de Bretagne. Supplantée par Rennes, elle reste tout de même un des ports commerciaux les plus importants de France et Nantes devient même au XVIIIème siècle le premier port de la traite négrière en France. Ce dernier point, symbole d’un lourd passé, est tout de même très important pour la gastronomie nantaise puisque c’est à cette époque que le rhum fait son apparition dans la recette du célèbre gâteau nantais.

C’est Franck Deperier qui me le fait découvrir. Ce meilleur ouvrier de France tient une charmante petite boulangerie, bien cachée sur une place populaire dans le quartier Saint Félix, et fait perdurer les traditions gourmandes du pays nantais. Ce moelleux gâteau nantais se fait en deux parties. D’abord, un mélange de sucre, de farine, de beurre et de poudre d’amande que l’on va cuire au four (délicieuses odeurs au rendez vous!), puis le glaçage rhum blanc et sucre glace d’un ou deux millimètres, déposé par dessus. Pour qui sait attendre, le gâteau au goût provençal d’amandes va s’imprégner des arômes de vanille du rhum antillais, avec un glaçage croustillant à souhaits! Un mélange des cultures réussi, pour cette spécialité de Nantes. 

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A quelques coups de pédales de Nantes, plus au sud, se trouve le domaine de la Grange à Mouzillon, tenu par la famille Hardy depuis 3 générations. Le domaine est implanté en plein vignoble nantais, mais surtout au cœur de la zone d’appellation Muscadet Sèvre et Maine. Ce vin réputé a une place de choix dans la gastronomie nantaise. Ici, on y fait des vins blanc secs à partir du cépage Melon de Bourgogne. En passant, le vignoble nantais est un bonheur pour les amateurs de vélos comme moi avec ses paysages verdoyants et vallonnés, entre la Loire et les marais.

Le Muscadet, emblématique des vignes nantaises, est issu d’un seul cépage, le Melon de Bourgogne, et d’un élevage particulier, dit sur lie. On est donc sur un vin de garde dont les sédiments fermentés, les lies, donnent ce côté gras en bouche et ces arômes de fruits jaunes et d’agrumes confits après plusieurs mois, voir plusieurs années d’élevage.

Béatrice et Dominique m’accueillent avec une cassolette de Saint Jacques en crème qui fait écho à la rondeur du vin qui se marie très bien avec des poissons. Et cerise sur le gâteau, ils m’ont fait le plaisir de déguster un vin de mon âge! Ce muscadet de 1992, très minéral avec des arômes de pierre à fusil et de fruits confits, n’a rien perdu de son acidité et de sa fraîcheur. Ce vin, spécialité nantaise, vaut vraiment le coup d’être découvert, croyez-moi! 

Après le Muscadet Sèvre et Maine, c’est à la découverte du Muscadet Côtes de Grandlieu que je repars sur mon vélo pour cette dernière journée dans le département de la Loire-Atlantique. Cette appellation datant de 1994 tire son nom du lac de Grandlieu. Situé au sud de Nantes, c’est le plus grand lac de plaine naturel de France. Ce lac peu connu des nantais est pourtant classé réserve naturelle au vu de son importante biodiversité et de sa végétation dense. Sur plus de 230 hectares, la vigne profite du terrain fait de schiste, sable et granit qui donne ce goût minéral si particulier à ces vins.  

Pour découvrir ce fleuron de la gastronomie du pays nantais, je me rend au vignoble de la famille Malidain, à la Limouzinière. A la création du domaine en 1954, Michel Malidain ne possédait que 4 hectares de vignes, et un élevage bovin. Le vignoble fut transmis de père en fils et c’est aujourd’hui Romain et Freddy, aidés de leur oncle, qui font vivre ce savoir-faire, possédant maintenant plus de 33 hectares en agriculture biologique. S’ils cultivent plusieurs cépages emblématiques du Val-de-Loire, c’est le Melon de Bourgogne, cépage propre au vignoble nantais, qui est majoritaire.

Respectant la tradition, ils élèvent leur vins sur lie. On est sur des vins très frais et ronds, avec des arômes d’agrumes, et une étonnante fin de bouche saline, donnés par les embruns, l’océan n’étant qu’à une centaine de kilomètres. Ce vin appelle sans nul doute du poisson ou des fruits de mer. A mon arrivée sur le domaine, je suis accueilli par un beau plateau d’huîtres… un bel avant goût de vacances! 

Mis en appétit, nous nous rendons avec Romain au restaurant la Bosselle à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Un établissement qui travaille directement avec les pêcheurs du lac pour offrir à leurs clients un plat local et emblématique de la région, les anguilles du lac de Grandlieu en persillade. Ce plat est fait de petits tronçons d’anguille, roulés dans la farine et revenus dans le beurre persillé. Ce poisson-serpent à la chair goûteuse, forme un accord gourmand mets et vin parfait avec ce muscadet qui vient adoucir et allège le beurre persillé, dont on est obligé de saucer avec du pain une fois les anguilles terminées.

Si certains viennent en Loire-Atlantique pour l’océan, j’ai de mon côté profité de ses paysages verts, des balades au travers des vignobles, de la gastronomie locale et des produits du terroir. J’aurai dans la foulée pu goûter aux autres spécialités du pays Nantais comme le berlingot de Nantes, la rigolote nantaise, le tourton, les bottereaux, le sel de Guérande, la carotte nantaise, la mâche nantaise, le curé nantais, la langouille, la muroise, la sauce au beurre blanc de Chez Clémence qui accompagne un poisson de Loire ou un poisson de l’Atlantique, la saucisse au muscadet ou encore l’incontournable petit beurre Lu.

Il y aurait encore tant de choses à découvrir, le département jouissant d’une richesse gastronomique considérable, l’objet d’une prochaine balade peut être ?