Ma balade gourmande dans la Drôme
Je vous invite aujourd’hui à me suivre durant mon escapade gourmande d’une semaine dans le département de la Drôme. Territoire aux vastes étendues, la nature ici fait le bonheur des sportifs de tous bords. Vététistes comme moi, mais aussi marcheurs, grimpeurs, adeptes des sports d’altitude, des vacances dans la Drôme semblent tout indiquées pour vous satisfaire! Entre les montagnes du Vercors, les bords du Rhône et le plaines de Provence, les paysages exceptionnels se parent du vert des forets, du blanc des massifs calcaires, mais aussi du mauve emblématique de ses champs de lavandes et des teintes douces des oliviers.
Toute cette diversité de terroirs et de climats ont permis à l’Homme d’y installer durablement la culture des herbes aromatiques, de l’olivier, de la vigne, des vergers mais aussi d’y élever moutons, volailles et vaches, soit pour leur viande, soit pour leur lait. Des produits nombreux, et pour beaucoup protégés par un label de qualité. Le département compte pas moins de 6 Appellations d’Origine Contrôlée (AOC/AOP) et 7 Indications Géographiques Protégées (IGP). Ces produits sous influence provençale au sud et montagnarde au nord, offrent aux restaurateurs des possibilités infinies pour leur recettes. Des recettes pour beaucoup ancestrales, que les chefs cuisiniers de la région perpétuent encore aujourd’hui.
Quelles sont les spécialités emblématiques de la Drôme ?
Suivez le guide, je vous emmène à la découverte de ces spécialités!
Les vins IGP Coteaux de Baronnies
Mes vacances gourmandes commencent à Sainte-Jalle, ravissant petit village de la vallée de l’Ennuyée, dans le massif des Baronnies. J’arpente les sentiers du parc naturel régionales des Baronnies provençales, et traverse des champs de lavande, d’olivier et de petit épeautre… et m’en vais découvrir l’une des spécialités gastronomiques de ce massif: les vins IGP Coteaux de Baronnies.
Sébastien, président de l’appellation, m’accueille et me fait parcourir le vignoble à vélo. Le cadre est magnifique, une vallée bordée de montagnes, qui offre un écrin idéal pour un pique-nique au milieu des vignes, organisé par Sébastien et d’autres vignerons de l’appellation.
Ici, les vignerons travaillent majoritairement les vins rouges, mais on trouve aussi des rosés et des blancs. Les blancs, à base de chardonnay, sont très frais en bouche, avec des notes de pêche, poires et fruits exotiques. Des vins qui sont parfaits avec un taboulé de petit épeautre, spécialité du Parc des Baronnies, agrémenté d’herbes aromatiques et de tomates de la région.
En plat de résistance, les bergeries attenantes ont fourni des agneaux de Sisteron, autre spécialité du département, dont le gigot, une fois cuit au four, s’allie parfaitement avec les vins rouges gourmands de l’appellation. Des vins aux notes de fruits noirs comme la mûre ou le cassis que l’on doit à l’assemblage des cépages merlot, syrah, cabernet sauvignon et grenache. J’ai pu découvrir au cours de ce pique-nique dans les vignes, que les Coteaux des Baronnies IGP rouges s’accordent aussi très bien avec une tarte au fromage de chèvre et à la tapenade d’olives de Nyons!
Des vins que l’on peut aller déguster à la cave coopérative Agricole du Nyonsais aux Pilles ou au domaine du Rieu Frais chez la famille Liotaud à Sainte-Jalle.
L’Olive et l’huile d’olive de Nyons AOP
Toujours dans le massif des baronnies, je continue ma découverte de la gastronomie locales avec l’olive de Nyons AOP. Ici on ne cultive qu’une seule variété: la tanche. Une variété qui se plait bien dans le bassin oléicole le plus au nord de toute la Provence, car le climat y est plus frais que dans les oliveraies du sud.
L’autre particularité de l’olive de Nyons est d’être ramassée à pleine maturité, on ne trouve donc que des olives noires, presque ridées. Elles sont au choix servies telles quelles à l’apéritif par exemple, ou transformées en huile, en tapenade ou autres pâtes à base d’olives.
Pour mieux comprendre l’histoire de ce produit, je me suis rendu au musée de l’olive attenant à la cave coopérative de Nyons. A travers la visite, gratuite, on comprend mieux les particularités des terroirs, des cultures, des méthodes d’extraction… Mais on comprend surtout mieux les spécificités gustatives de cette olive AOP, grâce à l’espace dégustation où l’on peut goûter et acheter des olives, des huiles, des tapenades…
L’olive de Nyons AOP et son huile font le bonheur des chefs cuisiniers de la région comme Christophe Mallet, chef du restaurant D’un Goût à l’Autre à Nyons. Ce dernier n’utilise que des produits locaux et Christophe a décidé de me préparer deux recettes pour découvrir tous le potentiel gastronomique de l’olive de Nyons AOP et de son huile.
Pour commencer, un risotto crémeux de petit épeautre à l’olive de Nyons. Pari réussi que le mélange entre le croquant de l’épeautre et le moelleux de la chair de l’olive, dont se dégage des arômes fruités de sous bois et d’olive mûre, le tout lié par une crème onctueuse. Je poursuis avec une cuisse de pigeon nappée d’une sauce vierge à l’huile d’olive, une huile très douce, peu amer et peu piquante en fin de bouche. Pour terminer, le dessert: un tartare d’olives de Nyons et d’abricot au whisky. Il ne faut pas oublier que l’olive est un fruit et qu’une fois dessalée, on peut très bien l’incorporer dans une recette sucrée. Ces olives maturées développent des arômes de fruits rouges, de chocolat et de vanille qui se marient parfaitement avec les abricots de la région et le whisky aux notes boisées. Une véritable découverte culinaire!
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Les vins de l’appellation Vinsobres AOP
Je prends la direction de l’ouest pour aller découvrir un village et une appellation viticole au curieux nom de Vinsobres AOP. Ne vous y trompez pas, ces vins continent bien de l’alcool et ne vous laisseront pas sobre! En réalité l’appellation tient son nom du latin Vinsobris, qui signifie “vigne” et “travaille”, et désignait un village où travaillaient les vignerons. Quoiqu’il en soit, le nom de l’appellation à de quoi faire sourire et a peut être séduit Laurent Gerra, humoriste, qui en possède quelques vignes.
Ce cru classé des Côtes-du-Rhône, fait de syrah, de grenache et de moudèvre, a la particularité d’être très frais en bouche. Cela est dû à la typicité du terroir et au climat très doux au vu de l’altitude à laquelle ces vignes sont plantées.
Une fraicheur, signature du cru que les vignerons, aidés d’un artisan glacier de la région, se sont amusés à transformer en sorbet. Ce « Cru glacé » est confectionné à partir des jeunes vins rouges de l’appellation, légers aux notes typiques de fruits noirs.
Mais les vinsobres ne se dégustent pas uniquement jeunes, ces vins peuvent êtres élevés en barrique durant au moins 1 an, pour donner des vins de garde. Leurs tanins leurs offrent, au bout de 5 ans, de beaux arômes de sous-bois et de cuir. Des vins que l’on déguste avec un beau plateau de fromage, ou avec des pièces de viande rouge ou du gibier.
Je vous recommande d’aller déguster ces vins au domaine Vallot, au domaine Jaume ou encore à la cave coopérative qui propose des crus très qualitatifs.
Le Nougat de Montélimar
Je reprends courageusement la route et me lance à l’assaut de la mythique nationale 7. Objectif: Montélimar, capitale du Nougat, incontournable de la gastronomie drômoise.
Impensable pour moi de quitter la région sans un sachet (ou deux…) de cette friandise dans mes sacoches. Je pousse donc la porte de la fabrique Arnaud Soubeyran, la plus ancienne de la ville, fondée en 1837. La famille qui l’a reprise a eu l’idée géniale de fonder le musée du nougat en 2005 (réorganisé en 2019), un lieu exceptionnel au cœur de la fabrique, qui sent bon les effluves de miel et d’amandes torréfiées. On peut y voir les artisans travailler, découvrir des espaces à la muséographie travaillée où l’on apprend tous sur cette confiserie.
Lors de ma visite, j’ai l’extrême privilège de goûter le nougat non pas dur ou mou comme on en a l’habitude, mais liquide, directement à la sortie du chaudron. En bouche, on devine les ingrédients qui composent cette confiserie en passe d’obtenir une IGP. On sent bien les 30% de fruits à coque minimum qui composent cette pâte couleur ivoire, majoritairement des amandes torréfiée croquante sous la dent. Cette couleur, on la doit au mélange, sucre, blanc en neige et miel qui enrobe les amandes. C’est quand le nougat est encore liquide, à la sortie du chaudron, qu’on sent le mieux le miel, qui doit représenter au moins 25% des matières sucrantes pour avoir un produit de qualité. Traditionnellement les nougatiers de la ville utilisent deux types de miels, du miel toutes fleurs, qui en début de dégustation explose en bouche pour laisser place ensuite aux arômes plus subtiles du miel de lavande, un miel qui tient sur la durée
Le nougat ne s’apprécie pas uniquement sous forme de confiserie, on peut également l’utiliser en cuisine! Le restaurant Comme une Abeille à Montélimar, l’incorpore régulièrement dans ses recettes. Le chef, d’origine vietnamien, propose régulièrement des nems au canard et au nougat. Les petites brisures de nougat bien sucrées s’allient parfaitement avec le canard finement tranché.
En dessert, le pâtissier Jean-Philippe Dulac, un des pâtissiers les plus célèbres de la ville, primé de nombreuses fois et ayant fait ses armes chez Valrhona, me confectionne une tarte au nougat. Une pâte brisée garnie d’un mélange de crème fraîche et de nougat de Montélimar fondu. Un régal assuré, très addictif, avec un bon goût de revenez-y!
Le vins du Diois et Clairette de Die AOP
Il est bien connu que les sucreries donnent soif… Je remonte donc le Rhône puis la vallée de la Drôme en direction de Die pour étancher ma soif avec la fameuse Clairette de Die AOP, vin pétillant ayant une place importante au sein des spécialités du département.
Le Diois est un vignoble qui se situe dans la vallée encaissée de la Drôme, au sud du massif du Vercors. Très prisé des français pour leurs vacances, le massif offre de beaux coteaux pour la culture de la vigne. De ce terroir sont issues les Clairettes de Die AOP, ainsi que 2 autres appellations AOP: les coteaux de Die et les Chatillons-en-Diois, des vins tranquilles, méconnus mais de grande qualité.
Mais ici la Clairette est reine, c’est elle qui porte la réputation du vignoble du Diois. Née sur ces terres il y a 2000 ans, les vignerons de l’époque auraient fait fermenter du jus de raisin dans des jarres installées dans les torrents frais de la vallée de la Drôme. Une fermentation à basse température, toujours pratiquée aujourd’hui, qui aurait permis d’obtenir un vin à la fois pétillant et légèrement sucré, ainsi serait née la clairette de Die.
Je vais à la rencontre des vignerons de l’appellation à la Maison de Clairette à Vercheny. Je découvre au contact de ces passionnés, les méthodes de production modernes de ce vin pétillant. Fait majoritairement à base de cépage muscat petit grain, ce vin donne la sensation de croquer dans un fruit aux arômes d’agrumes, de pêche, de litchi ou de rose.
Le cépage clairette rentre aussi dans l’assemble de ce vin. Un cépage qui apporte un côté légèrement acide, équilibrant le sucre du vin. C’est dans la fermentation basse température que se trouve l’originalité de ce vin doux: un vin pétillant, naturellement sucré et peu alcoolisé. Cela donne une boisson rafraîchissante, facile à boire, et particulièrement appréciable après une longue balade à vélo.
Lors d’un repas, la Clairette de Die accompagnera à merveille les desserts, comme un entremet à la framboise. Mais elle peut aussi accompagner un apéritif, ou un plat de poisson et ratatouille, comme je le découvre en étant invité au domaine Monge Granon à Vercheny, magnifique domaine familial de 42 hectares, possédant une vue splendide sur la vallée.
Les Ravioles du Dauphiné IGP
Pour finir ma tournée de la gastronomie de la Drôme, je me rends à Romans-sur-Isère, goûter les fameuses ravioles du Dauphiné IGP et label rouge. Seuls 3 fabricants produisent cette spécialité et ils sont tous installés à Romans ! Les ravioles, c’est sacré dans la Drôme, chaque famille se positionne sur ses ravioles préférées, celles de la Mère Maury, celles de Saint-Jean ou celles de Secrets de raviole. Tous respectent un cahier des charges bien précis pour permettre à ces petites capsules de pâte, pas plus grandes qu’un timbre, de cuire en moins de 2 minutes dans une eau frémissante. Cuisson rapide que l’on doit à la pâte extrêmement fine au blé dur et au œuf qui renferme une farce onctueuse à base de Comté, de fromage frais et de persil. Le ratio entre pâte et farce est fondamental pour avoir un produit de qualité, c’est 55% de pâte, 45% de farce minimum.
J’avoue avoir un petit faible pour les ravioles de la Mère Maury, que l’on peut venir découvrir à la cité de la raviole en face de la gare de Romans-sur-Isère. Cette cité comprend un espace musée qui retrace l’histoire de ce produit et celui de la Mère Maury, célèbre ravioleuse de la ville. On pourra bien sûr se fournir en ravioles du Dauphiné IGP mais aussi en ravioles à la truffe, au basilic, aux cèpes et même au foie gras. Je vous recommande également de goûter leurs ravioles au chocolat, une véritable claque culinaire! Fabriquée uniquement avec du chocolat Valrhona, cette petite capsule de pâté au cacao, libère son coeur fondant au chocolat une fois percée en bouche. Cette raviole se déguste idéalement accompagnées d’une crème anglaise ou d’un coulis de fruits rouges.
Mais aussi…
Ces petites vacances gourmandes dans la Drôme étaient placées sous le signe de la découverte et des surprises. Entre le sorbet au vin rouge de Vinsobres, les nems au nougat et les ravioles au chocolat, j’ai pu apprécier toute la diversité et l’ingéniosité en cuisine des gastronomes de la région. Produits du terroir, recettes traditionnelles et héritage culinaire sont les maîtres mots de la gastronomie drômoise. Autre point important, la Drôme est une des région pionnière dans le tout bio, gage de qualité des produits et du respect de son terroir si riche et varié.
La Drôme nécessite plus d’une semaine de vacances pour en explorer tous ses trésors gourmands. Les amateurs de viande de qualité seront heureux de pouvoir déguster de nombreuses volailles comme le pintadeau de la Drôme IGP, les cailles et leurs oeufs, consommés depuis le Moyen Age dans la région ou encore le chapon du Dauphiné. L’agneau de la Drôme IGP, une viande de qualité et les fameuses caillettes drômoises, dont Chabeuil en est la capitale, s’inviteront également à votre table lors de vos vacances gourmandes dans la Drôme.
On retrouve l’ail blanc de la Drôme et les plantes aromatiques de la Drôme dans de nombreux plats typiques de la région, ce qui nous rappelle que le sud de département vit sous influence Méditerranée, notamment dans la Drôme provençale.
Les fromages tels que le Saint-Félicien, le Saint-Marcellin IGP, ou le bleu du Vercors-Sassenage AOP permettent de glisser agréablement vers le dessert.
Des desserts au chocolat Valrhona, producteur emblématique de la région qui fournit les meilleurs artisans du pays. L’abricot présent dans la vallée du Rhône et dans le parc naturel régional des Baronnies provençales, s’invite facilement sur une tarte.
Pour terminer le repas, le Suisse de Valence, la pogne de Romans ou encore les croquettes aux amandes viendront accompagner une infusion de Tilleul, grande spécialité de Buis-les-Baronnies.
Si tout cela vous fait autant envie qu’à moi, je vous conseille de profiter de vos vacances dans la région pour vous rendre au Valence en Gastronomie Festival. Il a lieu tous les ans au mois de septembre, et vous permettra de découvrir les trésors culinaires issus du terroir drômois.
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